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En mai dernier, la Colombie bouclait la première phase d’une expédition visant à récupérer le galion espagnol San José, coulé par les Britanniques en 1708 au temps de la colonisation des Amériques. Avec à son bord un trésor est estimé à 20 milliards de dollars américains.

En quête du
« Graal des épaves »

Archéologie

galion espagnol San José

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Fantasme des chasseurs de trésors, le San José a été retrouvé en 2015 dans les eaux colombiennes, en pleine mer des Caraïbes. Une mer secouée au 18e siècle par des conflits entre les navires des empires européens rivaux, en pleine colonisation des Amériques.

Ce bout d’océan cacherait un millier d’épaves, mais seules une demi-douzaine transportaient d’importants trésors… dont le San José.

Combat naval au large de Carthagène, le 28 mai 1708, oeuvre de Samuel Scott datant de 1772. Le navire britannique HMS Expedition (au centre) coulera le San José le 8 juin.

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lundi, 16 décembre 2024

version originale publiée samedi, le 30 mars 2023

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Le plus fabuleux des trésors

Les cales du « Graal des épaves » abritent 200 tonnes d’or, d’argent, de bijoux… Un trésor pillé sur le territoire des autochtones d’une valeur que certains experts estiment à 20 milliards de dollars américains, soit 27 milliards de dollars canadiens.

La Colombie dit vouloir exposer le tout dans un musée et ne parle pas de trésor, mais plutôt d’héritage archéologique.

Argent de Bolivie, tiré des mines de Potosi.

Or du Pérou, en lingots et en pièces. Certains avancent même que les coffres renfermaient très exactement 533 439 pièces d’or.

Perles des Antilles et autres bijoux.

Émeraudes : 116 coffres pleins en tout.

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Pivotez la pièce

Il a été fabriqué au Pays basque (Espagne) en 1696, à Usúrbil près de San Sebastian.

Le galion espagnol San José

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3 mâts

45 m de long 

1066 tonnes

600 hommes à bord

64 canons

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En chiffres

L’équipe de chercheurs colombiens et internationaux qui ont découvert l’épave en 2015 ont prouvé l’identité du navire en publiant quelques photos des canons en bronze uniques, certains portant des gravures de dauphins.

Les informations fournies par la Colombie sur le lieu de la découverte de l’épave en 2015 sont volontairement approximatives, pour des raisons de sécurité. Le San José reposerait entre l’archipel Rosario et la péninsule de Barú, au large de Carthagène.

Identifié par ses canons uniques…

…dans un lieu tenu secret

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Mené par le capitaine José Fernández de Santillán, le San José avait quitté le Panama et s’en allait livrer son immense trésor à la Couronne espagnole pour financer la guerre de Succession d’Espagne, qui opposait plusieurs puissances européennes.

Mais quatre navires de guerre britanniques l’attendaient en embuscade, dont l’Expedition, commandé par Charles Wager. 

Pris en embuscade par la marine britannique

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Choisissez un chiffre pour avoir plus de détails

Lors de la bataille de Barú qui implique de nombreux navires, l’HMS Expedition britannique envoie le San José par le fond. Seuls 11 marins survivent, sur près de 600. Une lourde perte pour l’Espagne, mais aussi pour les Anglais, qui voulaient s’emparer du trésor. Le commodore Wager, de l’Expedition, a d’ailleurs fait passer en cour martiale deux capitaines pour cet échec.

8 juin 1708

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À Portobelo (Panama), le San José embarque un immense trésor et prend la mer en direction de Carthagène, pour une escale avant de rapporter le trésor en Espagne.

28 mai 1708

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Arrivée à Carthagène (Colombie).

27 avril 1706

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Le San José quitte le port de Cadix (Espagne) pour rejoindre la flotte espagnole dans les colonies d’Amérique.

10 mars 1706

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Outre le fait que plusieurs pays et groupes revendiquent le trésor (Colombie, Espagne, Pérou, descendants d’esclaves exploités dans les mines, entreprise privée Sea Search Armada), pouvoir le récupérer relèvera déjà de l’exploit technique.

Le navire est couché sur le flanc à plus de 600 mètres de profondeur, en bordure d’une fosse sous-marine. Aucun humain ne peut descendre travailler à cette profondeur.

Pour mener l’opération, le gouvernement colombien fera appel à la Marine colombienne et à son navire hydrographique polyvalent, lARC-152 Caribe, qui servira de quartier général à la mission scientifique.

record de plongée autonome avec bouteille

épave du San José

— Niveau de la mer

— 200 m

— 400 m

332 m

600 m

À partir de là, les membres de l’opération piloteront un robot sous-marin, le Lynx, conçu par la société suédoise de robotique sous-marine Saab Seaeye. On attend de ce robot, bardé d’outils et de capteurs, qu’il retrouve l’emplacement du trésor et le remonte.

Remonter le trésor sera périlleux

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En tant qu’épave engloutie depuis plus de 300 ans, les experts craignent que certains trésors contenus dans le galion ne se brisent une fois remontés à la surface (à cause de la différence de pression). De plus, le robot Lynx ne peut transporter que 34 kilos de charge utile. Il faudra donc de nombreux et délicats allers-retours.

Et ça prendra du temps

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en cinq minutes

Recherche et rédaction : Baptiste Zapirain

Design et expérience numérique : David Lambert

3D : Jean-Hugues Levasseur, archives Journal de Montréal, Sketchfab

Sources : AFP, National Geographic, Colombia One, Colombia Corners, Graphic News, The Conversation, archives

Images et vidéo : Adobestock, Envato, AFP

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