Tennis
La lente terre battue de Roland-Garros
Un vaccin pour les abeilles
Tennis
Le célèbre tournoi de tennis professionnel parisien bat son plein : sa grande caractéristique est d’être la seule des 4 épreuves du Grand Chelem à se jouer sur terre battue.
Cette surface ocre aux rebonds plus lents est réputée pour avantager les joueurs et joueuses endurants, pratiquant un jeu défensif et plus tactique, car ces adversaires y sont plus difficiles à déborder. Les autres surfaces des courts tennis sont plus rapides, mais sur le circuit professionnel, elles ont été remodelées ces 20 dernières années afin de les ralentir.

5 couches pour l'ocre de Roland-Garros


Gravier
au moins 30 cm
Cailloux concassés contribuant à l’isolation du court.
Brique pilée
1 à 2 mm
Permet de glisser et de freiner la balle au rebond. La couleur ocre offre un bon contraste avec le jaune de la balle.
Arrosage quotidien nécessaire
Craon
6 à 7 cm
Couche de calcaire pilé de granulométrie très fine (0/2 mm par grain), aplatie par un rouleau de 650 kg. Sa qualité influe sur les caractéristiques du rebond. Perméable à l’eau.
Gros cailloux
Couche contenant aussi des tuyaux de drainage.
Mâchefer
7 à 8 cm
Composé de résidus de houille, le mâchefer permet de stocker l'eau de l’arrosage et de la restituer vers le haut, afin de maintenir une humidité suffisante en surface.
80 cm
« Terre battue » : une histoire de pots
La terre battue a été inventée en 1880 à Cannes (France). Sa couche supérieure ocre était alors composée d’une poudre issue du broyage de pots en terre cuite défectueux. Les pots, pas assez nombreux, ont finalement été remplacés par des briques.
Le tennis sous sa forme moderne a néanmoins été inventé sur gazon, le 23 février 1874, par le Britannique Walter Clapton Wingfield. Il a ensuite été pratiqué sur différentes surfaces, en fonction des contraintes locales. Cette variété de surfaces est restée et est devenue une caractéristique de la compétition dans ce sport.
La plus lente des surfaces
À noter que lorsque les courts sont abrités en intérieur, les conditions de jeu sont plus rapides, car la balle est moins freinée par la résistance de l’air et du vent.
Court en gazon
Court en dur
Court en terre battue
Rebond bas
Vitesse rapide
Rebond normal
Vitesse normale
Rebond haut
Vitesse lente
La météo nuance l’effet de la terre battue
Un temps humide et froid rend la terre plus collante : elle ralentit davantage les balles au rebond, et les alourdit en s’y accrochant. Cela favorise les joueurs défensifs.
Un temps chaud et sec rend la surface moins accrocheuse et plus rapide. Cela favorise le jeu d’attaque, qui déborde l’adversaire par des frappes puissantes ou en montant au filet.


Les Québécois
Félix Auger-Aliassime, un joueur puissant, et Leylah Fernandez, qui frappe la balle très tôt pour déborder son adversaire, sont plus à l’aise sur surface dure (acrylique, asphalte, béton…).


en cinq minutes
Recherche et rédaction : Baptiste Zapirain
Graphisme : Osama Jeljeli
Design et expérience numérique : Steeve Raynaud
Vidéo et photos : Envato et Adobe Stock
Sources : Roland-Garros, AFP, Tennis Québec, Décathlon

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