12 trésors archéologiques du québec

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12 trésors archéologiques du québec

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En collaboration avec Pointe-à-Callière, Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal

Ukraine

Les secrets de l’ancien parlement du Canada, enfouis au cœur de la métropole

Par une série de circonstances, le site archéologique de la place D’Youville, dans le Vieux-Montréal, a conservé une étonnante intégrité. Car si les villes se développent en hauteur, elles le font aussi en profondeur, compromettant leur passé au gré même de la construction de leur avenir. Ici, il en a été autrement. Et les résultats sont simplement spectaculaires !

À l’initiative de Pointe-à-Callière et grâce à l’appui de la Ville de Montréal, pendant près d’une décennie à partir de 2010, des archéologues ont eu le privilège d’explorer les couches d’histoire dont témoigne le site. Au fil des recherches, nous avons révélé les extraordinaires collections laissées en place à la suite de l’incendie du parlement. Une expérience archéologique unique en plein cœur d’une ville moderne.

François Gignac, Louise Pothier
et Hendrik Van Gijseghem

Archéologues

PARTAGE

Avec sa voûte remarquable, l’égout en pierre est demeuré en fonction jusqu’en 1989, au terme d’une invraisemblable période d’un siècle et demi. Sa présence même et son rôle dans la gestion des eaux de la ville ont protégé le site archéologique contre les développements immobiliers.

QUÉBEC

Site des fouilles

Artéfacts trouvés au cours des fouilles du parlement. Ci-dessus, une paire de lunettes, et à droite, le cachet postal de l’Assemblée législative du Canada.

Avant même de commencer à fouiller les niveaux incendiés du parlement, les archéologues savaient que la bibliothèque de l’Assemblée législative et celle du Conseil législatif se trouvaient dans des salles de cet édifice. Soit quelque 22 000 livres amassés depuis la fin du XVIII^e siècle, certains remontant même aux débuts de la colonie française. Mais personne n’aurait cru possible de trouver des exemplaires intacts, vu l’état des décombres et la force du sinistre.

Pendant la saison de fouilles 2013, une archéologue aperçoit, dans un amas compact de débris calcinés, un élément feuilleté qui pourrait être un livre. Cette découverte a changé le cours de l’histoire. Des fragments de la plus importante bibliothèque de l’époque venaient de refaire surface.

Une riche bibliothèque partie en fumée

En bas, un livre calciné. À gauche, l’une des pages qui ont permis d’identifier l’ouvrage en question, les Procès-verbaux des Séances de la Chambre des Députés à Paris, 1830.

Montréal en 1847. Sur la droite, le portique est du parlement. En face, l’Hôpital général de Montréal.

En 2019, l’équipe de Pointe-à-Callière entamait un vaste projet de reconstitution 3D de l’édifice du marché Sainte-Anne et du parlement de la province du Canada. Ce projet d’envergure est né grâce à l’étude des vestiges archéologiques, de l’iconographie ancienne et des nombreux documents historiques. Ce travail exhaustif mené conjointement avec de nombreux collaborateurs, dont l’historien Alan Stewart et l’artiste 3D Guy Lessard, a permis de redonner vie à ce qui fut le plus grand bâtiment civique de la ville.

Grâce à cette création numérique, il devient possible de mieux comprendre le bâtiment et d’étudier ces lieux. Bientôt, on pourra même vivre une expérience immersive dans les rues de la ville en 1847. Remonter le temps où Montréal était la capitale du Canada, n’est-ce pas tentant ?

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Modélisation 3D de la salle de l’Assemblée législative au parlement de Montréal.

1832-1834

Envoûtement en souterrain de la Petite Rivière et construction en surface du marché Sainte-Anne, premier marché intérieur à Montréal.

1844

Le marché Sainte-Anne est transformé en parlement de la province du Canada.

1848

Le principe du gouvernement responsable est pleinement reconnu par le gouverneur lord Elgin. Le français devient, après l’anglais, la deuxième langue officielle reconnue par le gouvernement.

1849

Des émeutiers tories protestent contre une loi pour indemniser les victimes des rébellions de 1837-1838. Ils mettent le feu à l’édifice.

1851

Le marché Sainte-Anne est reconstruit sur les ruines du marché/parlement. Il sera finalement démoli en 1901 et fera place à un stationnement.

2010

Début des fouilles archéologiques par Pointe-à-Callière.

Le marché Sainte-Anne et le parlement en quelques dates

À visiter

À lire

◼︎Hendrik Van Gijseghem pratique l’archéologie depuis 1995. Il est titulaire d’un doctorat de l’Université de Californie à Santa Barbara. Il est chargé de projets à Pointe-à-Callière depuis 2017.

◼︎Louise Pothier est archéologue spécialisée en diffusion du patrimoine. À l’emploi de Pointe-à-Callière depuis 1999, elle est archéologue et conservatrice en chef.

◼︎François Gignac travaille depuis 20 ans sur des sites en Grèce et au Québec, comme expert en archéologie architecturale, en restauration et conservation du patrimoine bâti. Il est archéologue à Pointe-à-Callière depuis 2018.

◼︎ L’exposition «Montréal Capitale», à la Caserne N^o 1, rue Saint-Pierre, dans le Vieux-Montréal, dès le 23 juin.

◼︎ Montréal, capitale. L’exceptionnelle histoire du site archéologique du Marché Sainte-Anne et du parlement de la province du Canada, [Collectif], Montréal, Pointe-à-Callière et Les Éditions de l’Homme, 2021.

Qui sont ces archéologues ?

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Texte et recherche: François Gignac, Louise Pothier et Hendrik Van Gijseghem

Design et expérience numérique: Marcel Allard

Photos: Andrew Emond, Collection Ville de Montréal, Paul Litherland, RENÉ BOUCHARD © Pointe-à-Callière, Collection Ville de Montréal. Photo du livre : Julie Toupin 2020, Pointe-à-Callière; photo de la page brûlée © Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation, Alain Vandal © Pointe-à-Callière, Normand Huberdeau, Pointe-à-Callière